Archéologie : les grandes découvertes de 2022

Chantiers

L’année 2022 a été bien remplie pour les différentes équipes du tramway et celle de l’archéologie ne fait pas exception.

Le tramway traversera des quartiers remplis d’histoire. Il est donc possible que des vestiges et des artéfacts témoins de ce passé se retrouvent sous terre. Afin d’éviter les découvertes durant la construction du tramway, des fouilles archéologiques sont réalisées dès maintenant, contribuant ainsi à mieux contrôler l’échéancier de la construction.

Qu’avons-nous appris de notre histoire grâce aux travaux archéologiques réalisés en 2022?

Cette année, les archéologues ont exploré sept sites potentiels dans les environs des futurs pôles d’échanges de Saint-Roch et D’Estimauville :

  • Rue Saint-Joachim : potentiel de sépultures
  • 4e Rue / 2e Avenue : ouvrage défensif (tête de pont) de 1759 et occupation du 19e siècle
  • 4e Rue / 3e Avenue : habitation agrodomestique, 18e et 19e siècles
  • 4e Rue / 4e Avenue : résidence Hedley Cottage, 19e siècle
  • Chemin de la Canardière : potentiel d’occupation historique, 17e-19e siècles
  • Boulevard des Capucins : corderie Brown (19e siècle)
  • Boulevard Sainte-Anne : potentiel d’occupation autochtone paléohistorique

Quatre d’entre eux sont particulièrement riches en découvertes

Rue Saint-Joachim

En 1989, la découverte de sépultures qui pourraient dater des 17e ou 18e siècles avait éveillé la curiosité des archéologues. Il s'avérait donc important de vérifier s’il y en existait d’autres à proximité. Aucune sépulture supplémentaire n’a finalement été trouvée en 2022. Les équipes ont néanmoins fait des découvertes intéressantes.

Des outils en pierre (chert) ont été retrouvés, indiquant que des autochtones ont fréquenté les lieux durant la paléohistoire. De nombreux artéfacts et ossements d’animaux témoignent aussi de l’occupation du site aux 18e et 19e siècles, en plus d’un long vestige en pierres datant du 19e siècle.

Vestiges d’un long mur en pierre sur la rue Saint-Joachim
Découverte des vestiges de latrines

4e Rue et 3e Avenue

Sous la 4e Rue, un peu à l’est de la 3e Avenue, les archéologues ont découvert les vestiges d’une fosse de latrines utilisée dans la seconde moitié du 19e siècle.

Fait surprenant, les latrines fournissent de nombreuses informations aux archéologues, leur permettant de mieux comprendre les modes de vie, l’hygiène, la salubrité ainsi que l’alimentation des occupants des lieux. D’ailleurs, certaines trouvailles étaient étonnamment bien conservées!

Qu’est-ce qu’une ancienne fosse d’aisance (toilette) fait au milieu de la 4e Rue? Cette artère n’existait pas encore à cette époque; elle n’a été ouverte qu’au début du 20e siècle. Ce secteur était alors la cour arrière d’une habitation à vocation agrodomestique qui faisait face à la 3e Rue.

4e Rue et 4e Avenue

Sous la 4e Avenue, à l’intersection de la 4e Rue, les archéologues ont dégagé des artéfacts et les restes d’une résidence dénommée Hedley Cottage, construite à la fin des années 1840. Les vestiges d’une possible glacière et d’une autre dépendance, telle qu’une grange ou une étable, ont également été mis au jour.

Cette propriété a appartenu au marchand William Hedley Anderson, un homme d’affaires influent dans le commerce du bois. Il a joué un rôle important dans le peuplement du Vieux-Limoilou, ayant procédé au lotissement d’une partie de sa terre, qui est devenue le secteur Hedleyville.

Travaux archéologiques dans la 4e Avenue
Fondations de l’ancienne corderie Brown

Boulevard des Capucins

L’équipe de fouilles a retrouvé les traces d’une corderie exploitée durant le 19e siècle sur le boulevard des Capucins.

Construite entre 1828 et 1837, la John Brown’s Patent Cordage Works était composée d’un bâtiment en pierres de trois étages, d’édifices en briques, d’appentis et d’une corderie longue de 1 195 pieds (environ 365 mètres).

Dans un des sondages, à l’est de l’église Saint-Charles-de-Limoilou, des vestiges en pierre ont été mis au jour. Selon les hypothèses préliminaires, il pourrait s’agir des fondations du bâtiment principal de la corderie. Des structures de bois associées au long bâtiment de la corderie ont également été trouvées durant les travaux.

Qu’est-ce qu’une corderie?

Une corderie est une manufacture où l’on produisait des cordages qui servaient à équiper les navires. Au 19e siècle, la construction navale était d’ailleurs l’un des principaux moteurs économiques de Québec.

D’autres explorations à venir

En 2023, un dernier inventaire archéologique sera réalisé dans le secteur du Vieux-Limoilou, à proximité d’un site qui a été fouillé de 2017 à 2019 dans le cadre du chantier-école de l’Université Laval. Les équipes de fouilles avaient  alors pu retracer l’histoire passionnante du site Anderson, correspondant à la propriété d’Hedley Lodge.

Une surveillance archéologique sera également pratiquée pendant la construction du tramway, dans les secteurs à plus fort potentiel de trouvailles.

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